vendredi 29 avril 2011

Les femmes peuvent-elles compter le ‘Omer ?

Nous connaissons la Halah’a selon laquelle, les femmes sont exemptes de toute Mitsva positive liée au temps (c’est à dire, une Mitsva qu’il faut réaliser, mais qui est tributaire d’un temps, comme la Mitsva de Tsitsit qui n’est relative qu’à la journée, ou la Mitsva de Loulav qui n’est relative qu’à la fête de Souccot, ou d’autres exemples).
Excepté pour certaines Mitsvot auxquelles les femmes sont soumises, pour certaines raisons particulières, comme la Mitsva d’allumer la H’anoukya, ou la lecture de la Méguila, puisque les femmes ont-elles aussi bénéficié des miracles commémorés par ces Mitsvot.
Mais en général, les femmes sont exemptes des Mitsvot positives liées au temps.
C’est donc pour cette raison que les femmes sont exemptes de la Mitsva de compter le ‘omer, puisqu’il s’agit d’une Mitsva positive liée au temps.

Cependant, il est expliqué dans les Poskim (décisionnaires) qu’il y a des Mitsvot pour lesquelles même si les femmes ne sont pas soumises, elles peuvent les réaliser, comme le compte du ‘omer ou autre. C’est ce que font de nombreuses femmes en accomplissant la Mitsva de Soucca, et d’autres Mitsvot liées au temps, et cela, bien qu’elles soient exemptes de cette catégorie de Mitsvot.

Mais on peut apparemment émettre une remarque sur un tel usage.
En effet, il est rapporté dans le Yérouchalmi (Chabbat chap.1, Halah’a 2) :
« Toute personne exempte d’une chose, mais qui la réalise malgré tout, est qualifiable de « Hedyott » (Imbécile ou ignorant). »
Apparemment, il n’est donc pas convenable pour une femme d’accomplir des Mitsvot desquelles elle est exempte.
De plus, cette remarque est encore plus difficile vis-à-vis des propos de nos maîtres les Richonim (décisionnaires de l’époque médiévale. Parmi eux Rabbénou Tam, le RAMBAN, le RAHA, RYTBA, et d’autres), selon lesquels, les femmes peuvent également réaliser des Mitsvot desquelles elles sont exemptes, alors que des propos de nos maîtres, il en ressort qu’elles seront qualifiables de « Hedyott » (Imbécile ou ignorant).

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Chlita rétabli l’opinion des Richonim, en citant l’explication de notre maître le Méïri, dans ses commentaires sur la Guémara Roch Ha-Chana (33a), où il écrit que l’on est qualifiable de « Hedyott » (Imbécile oui ignorant) seulement lorsqu’on accompli un acte duquel tout le monde est exempt (les hommes comme les femmes). Ce qui n’est pas le cas pour une Mitsva positive liée au temps, puisque les hommes y sont soumis. Dans ce cas, il n’est donc pas justifié de dire que la personne qui la réalise est qualifiable de « Hedyott » (c’est ainsi qu’écrivent également le RAMBAN, et d’autres).
Nous comprenons donc pourquoi les femmes peuvent réaliser des Mitsvot desquelles elles sont exemptes.

Il en est de même pour la Mitsva de compter le ‘omer. Les femmes qui le désirent peuvent tout à fait accomplir cette Mitsva, au même titre que toutes les autres Mitsvot, mais elles ne peuvent en aucun cas réciter la Bérah’a sur le compte du ‘omer, car du point de vue de la Halah’a, nous optons pour l’opinion de MARAN, l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’ (chap.17 et chap.589) qui interdit aux femmes de réciter la Bérah’a sur une Mitsva de laquelle elles sont exemptes. Toute femme qui récite malgré tout la Bérah’a sur une telle Mitsva, s’introduit elle-même dans une situation de risque de « Bérah’a Lévatala » (Bénédiction prononcée en vain).
Ce qui n’est pas le cas selon l’opinion du RAMA, et selon l’usage de nombreux Ashkénazes, selon qui, les femmes sont autorisées à réciter la Bérah’a d’une Mitsva de laquelle elles sont exemptes.

Hormis tout ceci, il est à noter que selon l’opinion de nos maîtres les Kabbalistes, il est bon que les femmes s’abstiennent totalement de compter le ‘omer, même sans Bérah’a, pour des raisons Kabbalistiques qu’il serait difficile d’expliquer ici.C’est pourquoi, selon notre tradition, les femmes ne comptent pas du tout le ‘omer.

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