jeudi 7 avril 2011

L’interdiction de consommer de la Matsa ou de prendre un repas la veille de Péssah’, et le statut de la Matsa ce jour-là

La veille de Péssa’h (14 Nissan), il est interdit de consommer de la Matsa, afin que l’on puisse la consommer avec appétit lors du Séder.
Par contre, le soir du 14 Nissan (le soir qui précède le Séder), il est permis de consommer de la Matsa.

Il est permis de consommer de la Matsa appelée « Masta ‘Ashira » (galette douce pétrie uniquement avec des jus de fruits ou du vin sans le moindre ajout d’eau) même la journée du 14 Nissan (veille de Péssa’h), car on ne peut s’acquitter de son obligation de consommer la Matsa le soir du Séder avec une telle Matsa puisque la Torah exige un « pain de misère » (Péssah’im 36a), c’est pourquoi il est permis de la consommer.
Par contre, s’il s’agit d’un gâteau fait à base de farine de Matsa (Matsa ordinaire pétrie à l’eau) à laquelle on a ajouté du miel ou du vin ou autre, et que l’on ensuite enfourné, un tel gâteau ne peut être consommé la veille de Péssah’.
La veille de Péssah’, il est permis de consommer une Matsa qui a été frite ou bouillie.

La veille de Péssah’, dès la 10ème heure du jour (en heures saisonnières, c'est-à-dire 3 heures avant la sortie des étoiles. En Israël, vers 15h30 environ, et en France vers 17h30 environs), il est interdit de prendre un repas même s’il n’est pas accompagné de Matsa, afin de consommer la Matsa avec appétit, et le fait de manger à un tel moment peut entraîner un rassasiement qui freinera l’appétit lors de la consommation de la Matsa le soir du Séder. Cependant, il est permis de consommer des fruits ou des légumes ou bien du riz même après la 10ème heure de la journée, à la condition de ne pas s’en remplir le ventre.

La Matsa avec laquelle on s’acquitte de son obligation le soir de Péssah’ doit être une Matsa « Chémoura » (surveillée) depuis la moisson des blés. Ce qui signifie que dès la moisson des blés, toutes les dispositions ont été prises pour que les grains de blés n’aient aucun contact avec l’eau. Il est très juste de se procurer de la Matsa Chémoura « fabriquée à la main ».
Etant donné que de nombreux problèmes de Cacherout liés à la Matsa peuvent se poser, il faut veiller à acheter uniquement des Matsot vendues sous un contrôle rabbinique officiel. De notre époque, il existe Barouh’ Hachem dans le commerce des Matsot fabriquées à la main sous un contrôle très rigoureux et il est très facile de se procurer de telles Matsot pour le Séder.

On ne doit réciter la bénédiction « …Acher Kiddéchanou Bé-Mitsvotav Vé-Tsivanou ‘Al Ah’ilat Matsa » que le soir du Séder, mais pour les autres jours de la fête où la consommation de la Matsa n’est pas une obligation, on ne récite pas cette bénédiction.

Le Gaon auteur du livre Chou’t Véhéchiv Moché (tome Orah’ H’aïm chap.28) traite du cas de la personne qui a consommé involontairement de la Matsa la veille de Péssah’. Doit-elle réciter le Birkat Ha-Mazon ou pas ? En effet, selon la Halah’a, une personne qui consomme un aliment interdit ne récite ni bénédiction initiale ni bénédiction finale, comme l’écrit le RAMBAM (chap.1 des règles relatives aux bénédictions Halah’a 19) et comme le tranche MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.196). Il semble apparemment que cette personne ne doit pas réciter le Birkat Ha-Mazon après avoir consommé par inadvertance de la Matsa la veille de Péssah’, puisqu’elle a consommé un aliment interdit.

Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Chlita cite une preuve selon laquelle cette personne doit réciter le Birkat Ha-Mazon, car un malade en danger qui doit manger le jour de Yom Kippour, récite le Birkat Ha-Mazon, comme le tranchent les décisionnaires. Il est vrai que dans une autre situation où un malade en danger doit consommer des aliments interdits comme de la viande non Cacher, il ne récite aucune bénédiction sur ces aliments, il y a malgré tout une différence entre un aliment qui est de part lui même interdit à la consommation comme de la viande non Cacher, et un aliment permis mais qui est momentanément interdit comme de la nourriture Cacher le jour de Yom Kippour ou de la Matsa la veille de Péssah’.

Par conséquent, une personne qui a consommé par inadvertance de la Matsa la veille de Péssah’, doit réciter le Birkat Ha-Mazon.

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