jeudi 7 avril 2011

L’homme et son prochain

Il est enseigné dans une Michna de Yoma (85b) :
Rabbi El’azar Ben ‘Azarya commente : Il est dit dans la Torah, au sujet de Yom Kippour :
« Car ce jour-là, Il vous pardonnera, afin de vous purifier de toutes vos fautes devant Hachem, vous serez pures » (Vayikra 16).
Yom Kippour pardonne les fautes commises envers Hachem (si l’on a fait Téchouva !), mais les fautes commises envers son prochain, Yom Kippour ne les pardonne qu’à la condition où l’on va demander pardon à la personne envers qui on a fauté.
C’est la raison pour laquelle, si l’on a irrité son prochain, ou qu’on l’a vexé de façon quelconque, on est tenu d’aller le trouver pour lui demander pardon.

C’est ce que nous apprenons dans la Guémara Baba Kama (92a) au sujet de celui qui a causé des dommages à quelqu’un, bien qu’on ait dédommagé la personne, la faute ne sera expiée que lorsqu’on aura demandé pardon à la victime des dommages.
La Guémara apprend cela à partir de ce qui est écrit au sujet du roi Aviméleh’ qui avait enlevé Sarah d’Avraham Avinou. Hachem lui dit : « Maintenant, rends cette femme à son mari, car c’est un prophète, et il priera pour toi afin que tu guérisses… » (En punition à l’enlèvement de Sarah, Hachem avait frappé de lèpre Aviméleh’ et tout son palais).
Nous voyons d’ici que si Avraham Avinou ne pardonnait pas à Aviméleh’, sa faute n’aurait pas été expiée, et cela, malgré qu’il lui aurait restitué sa femme.
En plus du fait de faire Téchouva devant Hachem pour avoir fauté envers son prochain, il faut aussi demander pardon au prochain pour la faute commise envers lui.

Lorsqu’une personne demande pardon à quelqu’un, il n’est pas convenable de se comporter avec dureté envers la personne qui vient demander pardon de façon sincère, et il n’est pas souhaitable de lui refuser le pardon.
D’où apprenons-nous ce comportement ?
D’ Avraham Avinou sur lequel il est dit : « Avraham pria Hachem, et Hachem guérit Aviméleh’… »

C’est ainsi que tranche notre maître le RAMBAM (chap.2 des Halah’ot sur la Téchouva), et voici ses termes :
« La Téchouva et Yom Kippour n’ont le pouvoir de pardonner que les fautes commises envers Hachem. Mais les fautes commises envers le prochain, Yom Kippour ne les pardonne que lorsqu’on a été demander pardon au prochain envers qui nous avons fauté.
Si la personne offensée refuse de pardonner, nous devons retourner la voir, en compagnie de 3 amis de la personne offensée, qui lui demanderont de nous pardonner.
Si la personne offensée refuse toujours de pardonner, nous devons retourner la voir une 2ème et une 3ème fois, à chaque fois en compagnie de 3 nouvelles personnes, toujours choisies parmi ses amis, afin qu’ils puissent le convaincre de nous pardonner.
Si malgré tout, la personne offensée refuse toujours de pardonner, nous devons la laisser sans plus de considération, mais cette personne offensée qui a refusé le pardon à celui qui est venu s’excuser sincèrement commet à son tour une très grave faute.
Si une personne a fauté envers son Rav (son maître dans la Torah, qui lui a enseigné la majeure partie de ce qu’il connaît), elle doit aller lui demander pardon, même 1000 fois si c’est nécessaire, jusqu’à ce que le Rav lui pardonne ».
C’est ainsi que tranche également MARANN dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.606).

Il est interdit de se montrer cruel et de refuser de pardonner.
Au contraire, il faut faire preuve de bonne foi envers la sincérité de celui qui vient demander pardon, et il faut s’efforcer de travailler sa nature, afin d’être difficilement irritable.
Lorsqu’une personne vient demander pardon, il faut pardonner de tout son cœur et avec sincérité, car c’est ce qui fait toute la beauté du peuple d’Israël, et toute la droiture de leur cœur. Par opposition aux non-juifs dont la rancœur est éternelle !

Si l’on a fauté envers une personne qui est décédée sans que l’on ait eu le temps de lui demander pardon, nous devons prendre 10 personnes avec lesquelles nous devons nous rendre sur la tombe de la personne offensée, et nous devons déclarer :
« J’ai fauté envers le D. d’Israël et envers untel (nous devons citer le nom du défunt).
Je lui demande pardon en votre présence »
Le RAMBAM écrit que l’on doit détailler les fautes commises envers le défunt.
C’est ainsi que tranchent également le Eliya Rabba et le Michna Béroura.Si l’on se trouve dans une ville différente de celle où repose le défunt, il est suffisant de lui demander pardon en présence de 10 personnes. Si l’on a des amis qui habitent là où repose le défunt, il faut nommer une personne qui ira demander pardon au nom de l’offenseur en présence de 10 personnes qui se tiendront à proximité de la tombe du défunt.

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